Une page d’histoire

Évidemment que je me devais de parler de l’investiture d’Obama. Bon d’accord vous allez dire que c’est trop cliché comme formule, mais elle illustre si bien ce qui a été vécu aujourd’hui.

Simplement en prenant un instant pour regarder le lourd passé des États-Unis et de voir cette porte s’entrouvrir sur le changement. Quelle fraîcheur !!! Après 2 mandats de Georges W. Bush, je n’y croyais presque plus…

J’attendais avec impatience ce discours. Dans l’attente de son arrivée, en percevant la fébrilité de la foule. Je me suis même dit que j’aurais donc dû m’organiser moi aussi pour y être ! Mais bon, faut être réaliste et puis je l’ai sans doute mieux suivi de ma petite télé…. sans l’ambiance ! Finalement, il n’a pas été très enlevant, mais juste et rempli d’espoir. C’était déjà un bon départ !

Dire que Martin Luther King, dont on a célébré l’anniversaire hier et qui fut un ardent défenseur non violent des droits civiques des Noirs, avait prédit en entrevue en 1963 qu’il croyait que les États-Unis verraient un Président noir d’ici 40 ans. 45 ans plus tard, ce n’est plus juste un rêve, un souhait, une prémonition, c’est devenu une réalité ! Quel beau cadeau posthume lui ont-ils fait.

Obama a donné le ton dès le début de son discours en affirmant: “Nous sommes réunis car nous avons préféré l’espoir à la peur, la volonté d’agir en commun plutôt que le conflit et la discorde. Aujourd’hui, nous venons proclamer une fin à ces conflits, et à ces fausses promesses. »

Ensuite plusieurs phrases continueront dans cette direction de changement , d’espoir. Mais le mot-clé de ce discours aura été responsabilité que les États-Unis, les Américains et lui auront à prendre sur plusieurs plans.

“La grandeur n’est jamais donnée, elle doit être méritée”

“En ce jour, nous venons proclamer la fin des réclamations mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés, qui ont trop longtemps étouffé notre politique.”

La solidarité est de mise aussi : “Une société ne peut prospérer si elle ne favorise que ceux qui sont prospères”

et d’ouverture sur le monde :
“l’Amérique est l’amie de toutes les nations”

“Vis-à-vis du monde musulman, nous cherchons une nouvelle approche fondée sur l'intérêt et le respect mutuels”

Les temps seront durs il le sait, mais tel un capitaine, il se tient droit à la barre encourageant ses matelots.

Aujourd'hui je vous dis que les défis auxquels nous faisons face sont réels, que nous n'y ferons pas face facilement et rapidement, mais nous y ferons face. »

“Avec espoir et courage bravons les courants glacés et supportons les tempêtes”.

Vint ensuite cette interminable parade sur Pennsylvania Avenue. Vide, froide, impersonnelle avec cette limousine présidentielle toute noire. Je me suis même dit un moment qu’Obama pouvait dormir dans sa limo qu’on ne l’aurait jamais su. Hi hi hi ! Et là, la limo s’immobilise…. Une porte s’ouvre…. Et il est là, dans la rue avec sa femme, souriant et saluant tout le monde au passage. Une vague d’acclamations s’élève de la foule. C’est beau ! C’est vrai ! Et moi qui ne peut faire autrement que de verser larmes après larmes devant ce moment magique. Ça m’a réellement fait un effet de raz-de-marée d’émotions cet instant-là. Ensuite, mon premier réflexe en a été un de stress et d’angoisse. La peur qu’un de ces abrutis fasse l’irréparable. Mais la magie du moment a rapidement pris le dessus.

Une page d’histoire vient de se tourner avec l’investiture de ce 44e président des États-Unis. Les attentes sont grandes, les défis énormes. Il n’y arrivera sans doute pas, mais il aura au moins permis aux Américains d’emprunter un chemin plein d’espoir et de détermination. Un changement de cap essentiel tellement le gouffre dans lequel ils s’enlisaient étaient sans fond.

Je vous souhaite beaucoup de courage M. Obama ! Et aussi j’espère que comme vous l’avez dit dans votre discours que : “vous n’oublierez pas qui vous êtes et d’où vous venez”